FERMETURES DES CENTRES HIVERNAUX AU 31 MARS : DES ALTERNATIVES POUR LES SANS-ABRI DOIVENT ÊTRE MOBILISÉES EN URGENCE
Suite à l’interpellation des associations sur les risques de remise à la rue de milliers de sansabri à partir du 31 mars, la ministre du Logement a annoncé mardi dernier la création ou pérennisation de 2 000 places hivernales, sur les 8 000 ouvertes cet hiver, en indiquant « qu’il ne doit y avoir aucune remise à la rue sans accompagnement et que tout doit être fait pour assurer la continuité de la prise en charge des personnes ».
27.03.2015Les associations de solidarité saluent cet engagement ministériel qui est une première étape positive vers la fin de la gestion « au thermomètre » de la grande exclusion que nous demandons depuis plusieurs années.
Cependant, l’angoisse pour les sans-abri perdure : à 5 jours de la fermeture annoncée des centres d’hébergement hivernaux, les associations ne savent toujours pas quelles seront les places ouvertes ou pérennisées, ni avec quel financement, et ce que vont devenir les personnes hébergées. Les places d’hébergement proposées doivent être dignes et inconditionnelles, et permettre aux personnes de bénéficier de prestations assurant le gîte, le couvert, l’hygiène, d’une première évaluation et d’un accompagnement permettant de préparer une sortie vers les solutions plus durables. L’urgence doit rester temporaire.
La situation est particulièrement critique en Ile-de-France qui concentre le plus grand nombre de personnes sans abri. A ce jour sur Paris, 800 places sont menacées de fermeture d’ici la fin du mois de juin. A titre d’exemple, le fort de Nogent géré par la Fondation de l’Armée du salut, qui héberge et accompagne 120 personnes, doit fermer ses portes mardi
prochain, à la demande du ministère de la Défense, sans que l’on soit assuré à ce jour que des solutions dignes soient mobilisées pour toutes les personnes.
La situation est également très tendue en Seine-Saint-Denis où 200 personnes sont menacées de remise à la rue, dans un département très déficitaire en centres d’hébergement ; ainsi que dans le Val-D’Oise.
Des immeubles et locaux vides sont utilisables à Paris et en première couronne et les associations sont prêtes à les gérer : nous demandons à l’Etat et aux collectivités locales de les mobiliser en urgence pour garantir la continuité de l’hébergement et de l’accompagnement social des personnes. Les équipes de veille sociale, épuisées, n’accepteront pas d’abandonner les personnes.
Au-delà, les associations demandent de relancer de manière structurelle l’effort de production de logement à coûts abordables et d’hébergement en lien avec les besoins réels évalués dans le cadre de diagnostics territoriaux. Une autre politique du logement est possible pour donner des perspectives aux milliers de personnes qui restent sans abri, et appellent continuellement les 115 sans obtenir de réponses sur les territoires.
Communiqué signé par le Samu Social de Paris, la FNARS, l’association EMMAÜS Solidarité, l’association Aurore et l’armée du Salut.
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