deux millions de 60 ans et plus sous le seuil de pauvreté
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Deux millions de 60 ans et plus sous le seuil de pauvreté

Solitude et pauvreté : les anciens sont frappés par un sentiment d'abandon. En France, deux millions de 60 ans et plus sous le seuil de pauvreté.

A l’occasion de la journée internationale des personnes âgées, l’association les Petits frères des pauvres publie un rapport avec les derniers chiffres concernant nos anciens et la pauvreté qui les touche. L’état des lieux est préoccupant : en 2024, on estime que 2 millions de personnes de 60 ans et plus vivent sous le seuil de pauvreté ( fixé à 1 216€/ mois pour une personne seule).

Ici, l’indicateur pour évaluer la pauvreté est l’insuffisance de ressources monétaires. Dans l’hexagone, on comptabilise 9,1 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté et parmi eux, les 2 millions de 60 ans et +. Mais pour cette tranche de la population s’ajoute la pauvreté relationnelle : 10 % n’ont pas de contacts avec des membres de leur famille proche, 14 % ressentent très fréquemment l’épreuve de la solitude, ce n’est pas négligeable. 

Ce sentiment de solitude est accentué en milieu rural où on observe une disparition des services publics, du tissu associatif. C’est justement des associations comme Les Petits frères des pauvres qui essayent de palier avec cette pauvreté relationnelle, avec des actions collectives, des aides financières et matérielles, des séjours etc.

 

Les revendications du terrain

 

L’association a rédigé plusieurs préconisations, disponibles dans leur rapport complet. On retrouve la revalorisation du minimum vieillesse, l’actualisation du portail mesdroitssociaux, la généralisation de la réduction des tarifs des transports en commun pour les 60 et +, le développement des habitats alternatifs.


En parlant d’habitat, le dispositif des pensions de familles est un moyen de lutter contre la solitude des personnes, notamment des anciens. En 2023, près de 200 personnes résidant dans nos pensions de famille étaient âgés de 60 ans et +. Ces pensions de famille proposent à des personnes isolées ou exclues des logements individuels et un accompagnement à la vie quotidienne pour favoriser un retour à la vie sociale.


En novembre 2024, Emmaüs Solidarité a ouvert sa 22ème pension de famille au Pré-Saint-Gervais dans le 93, afin de loger 18 personnes, parfois venant directement de la rue. 

 

On ne se rend pas compte mais quand on a passé autant de temps isolé, dans la rue, tout devient compliqué, se doucher, cuisiner, descendre les poubelles, il faut tout réapprendre
Sonia
cheffe de Service

Un hébergement adapté


L’approche est inédite et repose sur la souplesse et l’écoute. Chaque résident avance à son rythme, soutenu par des équipes formées à un accompagnement bienveillant. En collaboration avec des partenaires de santé et de réinsertion, ce modèle, axé sur la réduction des risques (RDR), reconnaît les réalités de la grande marginalité et les défis liés aux addictions.

Plutôt que d’imposer l’abstinence, la RDR propose un cadre sécurisé et sans jugement, permettant aux résidents de se reconstruire progressivement et de renouer avec une meilleure qualité de vie, sans jugement.

« J’ai juste envie de dire : ouvrons d’autres places comme ça ! » conclut Sonia. Car ce centre d'hébergement n’est pas seulement un toit pour les plus précaires, c’est une nouvelle manière de faire de l’hébergement.

Chiffres clés

216
places
grand marginaux ont été créés depuis juin 2024 en IDF
19
%
des grands marginaux hébergés à Paris ont entre 18 et 35 ans
8
millions d'euros
alloués à la création de ces places

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