
Rapport 2025 sur le mal-logement : combien de temps allons-nous tolérer l’intolérable ?
Pourquoi nous enfonçons nous dans une crise du logement ?
Les chiffres dévoilés aujourd’hui par la Fondation pour le Logement des Défavorisés (ex- Fondation Abbé Pierre) sont terrifiants et reflètent une réalité d’exclusion sociale qui s’aggrave concernant le mal-logement :
- 350 000 personnes dorment chaque soir sans domicile.
- 2,7 millions de ménages attendent un logement social, un chiffre record.
- 30 % des foyers ont souffert du froid l’hiver dernier en raison de la précarité énergétique.
2024 a marqué un renoncement dramatique en matière de politique publique. Malgré les alertes répétées, la construction de logements ne suit plus les besoins. En 2024, seulement 259 000 logements ont été mis en chantier, soit bien moins que les 435 000 de 2017.
12,3 millions de personnes vivent dans des conditions de logement précaires, allant de l'impayé de loyer au surpeuplement. Parmi elles, 4,2 millions sont considérées comme non ou mal-logées.
Un noyau dur sans solution
Parmi les 350 000 personnes sans domicile, de nombreuses vivent dans des voitures ou des campements improvisés. Depuis 2020, ce chiffre ne cesse de grimper. Le manque de places en hébergement et les blocages administratifs laissent des milliers de personnes sans recours. La circulaire du Ministre Retailleau, qui durcit les régularisations administratives, renforce ces entraves pour les personnes en situation irrégulière.
Un record historique de personnes décédées à la rue
En 2023, 735 personnes sont mortes à la rue, un record historique, selon le collectif des Morts à la rue. Cette situation est intenable. La politique du "Logement d’abord", censée offrir une solution durable au sans-abrisme, peine à tenir ses promesses face aux contraintes budgétaires, à la hausse des coûts de construction et à l’insuffisance de rotation dans le parc social.
Des mesures urgentes sont réclamées par la Fondation qui appelle à un sursaut collectif :
- Relancer la construction de logements sociaux, indispensable pour répondre à l’urgence.
- Renforcer le plan "Logement d’abord" pour garantir un accès direct et rapide au logement.
- Augmenter les aides au logement, afin de protéger les foyers vulnérables contre la précarité énergétique et les expulsions.
- Créer de nouvelles places d’hébergement d’urgence car les besoin sont là.
Chez Emmaüs Solidarité, nous restons mobilisés pour porter ces combats chaque jour. Mais sans un changement d’échelle, la spirale du mal-logement continuera de s’aggraver.
Il est temps d’agir : retrouvez le rapport complet ici : 30ème rapport du mal-logement en France